Présentation

La fin de la seconde guerre mondiale a vu la redistribution des cartes dans le monde. Après la défaite de la toute puissante Allemagne d’Hitler, l’Europe n’était plus le centre du monde après les dégâts subis lors de cet affrontement. Le pouvoir va désormais changer de camps: les États-Unis prennent le contrôle de la planète. Peu après, une nouvelle confrontation naquit entre le nouveau maître et l’ex-URSS pour une domination idéologique et politique du monde. Le monde fait face à une bipolarisation, deux camps se dessinent: les États-Unis et ses alliés et l’ex-URSS.. Peu avant la fin du XXe siècle, en 1989, ce qu’on connaissait plus sous le nom de la guerre froide se pliait pour prendre place sur les pages de l’histoire avec l’effondrement du mur de Berlin, qui séparait pendant longtemps l’Allemagne de l’Est et celle de l’Ouest.

L’histoire de l’humanité commença alors à s’accélérer plus vite que d’habitude. Les pays font de leur priorité le progrès économique ou le développement qui verra l’intensification des échanges de biens et de services entre les pays du monde. C’est la mondialisation. Elle consacre aussi deux parties distinctes de la planète le Nord riche et développé et le Sud pauvre et sous-développé. Cependant la mondialisation est aussi marquée par une course effrénée des grandes nations vers les avantages où qu’ils puissent les trouver. Ainsi une partie du monde, longtemps démunis, voit-elle la ruée vers elle. Le Nord a besoin de nouveaux débouchés pour écouler ses produits et le Sud offre des atous commerciaux en tant que marché non encore pleinement exploré mais aussi comme un grand réservoir de ressources naturelles et humaines qui donne des vertiges aux multinationales occidentales. Une partie du Sud se verra transformée très vite en ateliers du monde: Chine, Inde, Indonésie…

Avec le phénomène de la délocalisation et de l’investissement direct étranger massif dans les pays auparavant sous-développés, des nations sortent du lot des pauvres. Elles sont dites émergentes, c’est-à-dire tendant résolument vers le progrès économique. On peut en nommer à titre d’illustration le Brésil, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud regroupé sous l’acronyme BRICS. Ces pays sont caractérisés, pendant longtemps, par une croissance économique fulgurante et souvent à deux chiffres, une balance commerciale excédentaire, une monnaie faible de même que des ressources naturelles abondantes ou des réservoirs de main-d’oeuvres qualifiés et peu coûteuses.

Un nouveau terme vient se glisser entre le développement et le sous-développement, désormais il existe une partie du Sud dite émergente. Elle est principalement composée du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud (BRICS). S’y ajouteront plus tard l’Indonésie, et la Turquie pour former une nouvelle entité dénommée BIITS   Ces pays composant ces groupes ont eu à porter la croissance de l’économie mondiale pendant longtemps même  la crise des années 2008. Cependant leur pouvoir économique est chancelant dû à  une faiblesse structurelle et la décision de la Réserve Fédérale américaine de réduire son programme de stimulus et la baisse de la demande en Chine » selon bloomberg.com.

Par conséquence se pose la question de savoir si les BRICS (Brésil, Inde, Chine et Afrique du Sud) ne vont céder la place à autre groupe appelé BIITS autrement dit Brésil, Inde, Indonésie, Turquie et Afrique du Sud. C’est la question centrale que ce blogue entend explorer sous les angles économique, politique, social et géostratégique.

 

2 avis sur « Présentation »

  1. Bonjour Sidy,
    L’analyse que tu nous livre ici de l’évolution du monde suite au déclin de l’Empire Germanique est pertinente et intéressante. Il me semble toutefois qu’au vu des éléments proposés, la situation n’a finalement pas tant changé en termes de redistribution des pouvoirs: le Nord, qui comporte notamment l’Europe et les Etats Unis demeure, comme avant-guerre, la principale puissance mondiale, et c’est là que se concentre l’essentiel des richesses (monétaires) du monde (1). De la même manière, les pays les plus pauvres creusent l’écart et demeurent exploités, souvent corrompus, et semblent être purement et simplement évincés du circuit des richesses. En ce sens, et malgré l’émergence de certains pays, notamment les BRICS et les BIITS qui, il semblerait, auraient trouvé un levier économique pour se faire leur place au sein des plus grands, la situation est restée sensiblement la même.
    A mon sens, le plus grand danger qui attend les BRICS et les BIITS demeure l’instabilité politique et sociale qui règne dans l’ensemble de ces pays: D’après le rapport officiel des Nations Unies concernant les homicides à travers le monde(2), le Brésil arrive au 16ème rang mondial des pays comptabilisant le plus de crimes violents par habitant (25,2 décès par assassinat pour 100,000 habitants en moyenne). Les inégalités sociales en Inde ne sont plus à présenter(3) tandis que la situation politique en Chine a des relents de dictature et sont sous la surveillance particulière des Etats-Unis mais aussi du reste du monde.

    N’y a t-il donc pas de gros risques à considérer ces pays « qui se cherchent encore » comme des puissances internationales en devenir, et, s’ils viennent à dominer économiquement le monde, cela peut-il véritablement se faire au détriment des population ou de l’intégrité de leurs dirigeants ? Loin de moi l’idée ou l’envie de prôner un monde dominé ad vitam aeternam par les Etats-Unis ou l’Europe (qui, par ailleurs, ont chacun énormément souffert de la crise mondiale qu’ils ont eux-même causée…), mais peut-on véritablement s’enthousiasmer à l’idée qu’un pays dictatorial ou bien connu pour ses inégalités sociales finisse par prendre leur place ? D’autre part, un pays comme la Chine ou l’Inde qui se repose sur une main d’oeuvre bon marché et qualifiée pour afficher une croissance éhontée, pourra-t-il véritablement conserver ce type d’atouts s’il en vient à se développer à la manière des Etats Unis ? Pendant combien de temps une économie peut-elle réellement se baser sur une exploitation sans vergogne de ses travailleurs ?

    Ambre SIBUET

    (1) http://www.la-croix.com/Actualite/Economie-Entreprises/Economie/Dans-le-monde-1-de-la-population-detient-la-moitie-des-richesses-2014-01-22-1094976
    (2) http://cnnespanol.cnn.com/2014/04/10/onu-america-latina-es-la-region-que-concentra-el-mayor-numero-de-homicidios/
    (3) https://bloguegie6081.wordpress.com/2014/03/30/inde-et-societe/

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    • Merci Ambre,
      Vous avez levé un important coin du voile à tenir en considération. Je suis tout en phase avec vous en ce qui concerne certains défis soulevés dans ton commentaire auxquels les BRICS font face. Ils sont soit d’ordre social (inégalité) ou politique (déficit de liberté).
      En effet la première difficulté est, à mon avis, beaucoup plus facile à affronter. Au fait c’est vrai qu’il y a encore une large fracture sociale dans les pays composant les BRICS comme par exemple en Inde avec le système caste que Marie Pascal a abordé dans «Comprendre le système de castes pour comprendre l’Inde et les indiens» et qui montre une insuffisance à combler de la part de ce pays.De même en Chine, bien que les inégalités font légion, le problème lié à la démocratie suscite plus d’intérêt pour le moment.
      Tête de file des pays émergents avec le Brésil, la Chine ne pourrait être la locomotive du groupe que si elle règle cette difficulté. Cependant c’est encore en expectative dans la tête des dirigeants actuels du pays du soleil levant. En Afrique du Sud, le même hic est constaté. En effet, le pays est symboliquement démocratique (existence de plusieurs partis politiques) mais depuis la fin de l’apartheid, on a noté que c’est l’ANC qui gagne à toutes les élections. Alors, nous avons dans ce pays une démocratie à sens unique depuis maintenant presque 20 ans. La minorité blanche, longtemps au pouvoir avant 1990, est devenue un spectateur dans le jeu politique.
      Au Brésil, même Lula, a adouci la souffrance liée à la pauvreté à travers ces réformes sociales, il reste à régler la question de l’accès à la propriété foncière, gage de réussite chez les paysans. Ce problème a été développé dans un de mes articles publié sur ce blogue.
      En définitive, les questions politiques et sociales dont font face les BRICS constituent des obstacles à écarter de leur chemin vers le véritable progrès. Toutefois, il est bien de nuancer sur ces questions puisque les inégalités se retrouvent dans les contrées du monde, développées ou non. Pour ce qui a trait à la question politique surtout en Chine, j’estime qu’avec le temps des améliorations seront apportées par les dirigeants en place comme c’est le cas avec la levée de la politique de l’enfant unique tout récemment. Si les BRICS continuent à réconforter leur forces économiques, ils pourront certainement réussir à contrebalancer les anciennes puissances dans un futur pas lointain.

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